Tradeco doit respecter le permis unique sur son site de Soumagne ou les élus pourraient “envisager la fermeture du site”
Les activités de remblai de terres dans le village de Cerexhe-Heuseux gênent les riverains et salissent les voiries. Les autorités demandent à la société de respecter la propreté des abords du site. “On nous impose un projet qu’on a refusé de manière argumentée et fondée et, malgré ça, on se retrouve à devoir contrôler que le permis est bien respecté… c’est une situation complètement folle”.
- Publié le 23-04-2024 à 18h30
Le site de remblai à la rue du Fort commence à sérieusement gêner les autorités de Soumagne et les riverains. En effet, “la rue est régulièrement souillée de boue et le Collège a dû interpeller plusieurs fois la société Tradeco concernant des problèmes de sécurité aux abords du site”, a déclaré le bourgmestre, Benjamin Houet, lors du conseil communal de lundi soir.
Une situation qui agace les élus, qui exigent de la société qu’elle remédie au plus vite “aux manquements du permis unique qui lui a été accordé”. Le 4 avril, suite à un important dépôt de terre à proximité du site, la Commune a d’ailleurs fait appel à la police, qui a “verbalisé la société”, estimant que celle-ci “est tenue, sans délai, de remettre en parfait état de propreté une voirie souillée du fait des travaux”.
De plus, le Collège a “exigé qu’un camion balayeuse passe sur la voirie pour la remettre en état”, ce qui a été fait, “plusieurs fois”. Les autorités ont également envoyé un courrier à Tradeco, la semaine dernière, dénonçant “un état de la rue préoccupant suite à la sortie des camions plein de boue, rendant la route glissante”. “Nous avons rappelé que le permis unique précise que l’accès au site doit être organisé de façon à provoquer le moins de gêne possible aux usagers habituels des voiries qui la desservent”, a ajouté l’échevin Jean-Michel Haesevoets.
Tradeco “est tenue de nettoyer régulièrement les abords et les voiries d’accès au site et, si ces mesures ne sont pas respectées, nous pourrions éventuellement envisager la fermeture temporaire du site via un arrêté de police”, ont insisté les autorités. Mais la situation ne devrait pas s’envenimer davantage. En effet, depuis le début du mois d’avril, un nouveau délégué est en charge de la gestion journalière du site. Celui-ci “a été informé des différentes remarques des riveraines et reconnaît toute une série de problèmes qu’il souhaite régler le plus rapidement possible”, s’est réjoui l’échevin. D’autant plus que ce nouveau gestionnaire a tout intérêt à ce que “ça se passe au mieux”.
Pour rappel, le Collège de Soumagne s’était plusieurs fois opposé à l’arrivée de Tradeco sur le territoire. La Région wallonne avait finalement, en juin 2022, accordé le permis à la société. En septembre de la même année, le bourgmestre et son équipe ont introduit un recours au Conseil d’État. La procédure judiciaire est toujours en cours mais le recours étant non suspensif, les activités de remblai peuvent se poursuivre.
"L'eau y sera plus régulièrement changée".
Depuis la rencontre entre les autorités et le nouveau délégué, un deuxième bac de lavage, plus grand, a été installé afin de “décrotter” de manière plus efficace les roues des camions sortants. “L’eau y sera plus régulièrement changée”, a assuré Jean-Michel Haesevoets. Enfin, Tradeco va tâcher de respecter les horaires imposés par le permis, qui autorisent les camions à circuler uniquement entre 7 heures 30 et 16 heures 30, du lundi au vendredi, en passant uniquement par l’autoroute et non par les villages soumagnards.
Si les élus et la société semblent s’accorder pour une meilleure cohabitation, le bourgmestre n’est tout de même pas ravi. “Vous comprenez qu’on nous impose un projet qu’on a refusé de manière argumentée et fondée et, malgré ça, on se retrouve à devoir contrôler que le permis est bien respecté”, a conclu le mayeur. Et d’ajouter : “C’est une situation complètement folle et un dossier particulièrement frustrant”.